Donato Wharton
Trabanten
City Center Office
Il s'appelle Donato Wharton, nous vient de Stuttgart, et produit une musique que je placerais personnellement, à défaut de la classer dans un genre musical, dans la catégorie des compositions à l'« atmosphère mystique proche du "j'ouvre mon cerveau aux rayons qui émanent de la Supériorité Immatérielle" » (pour reprendre le type de dMute qui exprime ça parfaitement). Son premier effort: Trabanten, sorti sur City Centre Offices (label relativement connu des amateurs d'électronica plus ou moins minimaliste), en est le meilleur exemple.
Vous l'aurez deviné, cet album pousse à la divagation solitaire, au sens propre comme au figuré. Si vous ne vous sentez pas apte à adopter ce genre de démarche d'errance spirituelle, vous aurez peu de chance d'être séduit par le projet.
Maintenant, des disques de la même trempe, il y en a à foison, que ce soit dans le paysage électronique ou ailleurs. Et dans tout ce fatras, on a malheureusement tendance, histoire de ne pas se risquer à une perte de temps infructueuse, à ne s'attarder que sur les productions qui facilitent l'adhésion instantanée. Trabanten n'en fait sans doute pas partie, et il vous faudra plus d'une ou deux écoutes pour vous laisser charmer! Etre au bon endroit au bon moment devrait certainement vous donner l'occasion d'être plus réceptif et vous aidera à en saisir le dessein, à votre manière... J'ai beaucoup vu sur internet des chroniqueurs parler d'ambiance froide, glaciale...moi je dirais plutôt qu'il y a quelque chose d'une moite après midi d'été, que vous pourriez passer à vous aventurer dans des lieus a priori abandonnés, laissant libre court à votre imagination... Ca peut paraître idiot, et je suis peut-être fort porté sur la chose, mais quelque part, si on aime la musique, c'est que l'on aime rêver, qu'on cherche à s'évader...bref, dans cet album, c'est de ça qu'il s'agit, et ça vous plaira si c'est ce que vous recherchez (ou pas)!
Trabanten est un disque d'ambiant, il suggère les choses... Ce qui fait, à mes yeux, qu'il surpasse tous les autres, c'est qu'il est le parfait juste milieu entre l'abscons et le trop palpable! A vous de vous en approprier la substance!
Pour vous convaincre:
Silvester et ses crépitements discrètement incessants!
Is That Why Yr Still On Earth?, son groove serein et sa collection de samples ultra léchée (j'ai récemment relevé deux trois échantillons tirés de Stranger Than Paradise: preuve de bon goût, s'il en est)!
Senke et ses infra-basses sortant de l'ombre, qu'il faut écouter jusqu'au bout pour voir apparaître sa mélodie, perchée bien plus haut!
L'intégralité de l'album en écoute sur Boomkat (et ses « duuuut » caractéristiques)
Une vidéo:
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